Chinois. Refus d'extradition en vue

On voit assez mal désormais comment la chambre de l'instruction pourrait accepter la demande d'extradition formulée par le régime chinois. Dans un premier temps le ministère public avait recommandé d'accéder à la demande de Pékin, mais aujourd'hui il s'en remet à la sagesse de la cour. Il faut dire que les rapports des docteurs Paul et Le Héricy font état de très nombreux problèmes de santé récurrents depuis un accident survenu sur la voie publique en 1994 et qui a laissé à Monsieur Ning des séquelles sévères. Troubles cognitifs, maux de tête, état dépressif chronique présentant un risque important de passage à l'acte et donc de suicide… Autant d'éléments qui font dire aux deux médecins que son état est incompatible avec une incarcération prolongée. Or ce cas de figure, en vertu de l'article 5 de la convention d'extradition signée entre la France et la Chine, fait partie des motifs de refus. L'avocat de Monsieur Ning, Me Bonomo a donc désormais bon espoir.

Depuis le 24 juillet dernier Monsieur Ning a été libéré sous contrôle judiciaire après plusieurs mois passés au camp-est sous écrou extraditionnel. Hébergé en centre-ville par la communauté chinoise de Nouméa il devra encore attendre jusqu'à mercredi prochain, pour connaître la décision de la chambre de l'instruction. Si l'extradition est refusée, il sera libre de rentrer en Australie où vit sa famille. Dans le cas contraire, c'est au premier ministre en personne Edouard Philippe que reviendra la décision finale.