Budget primitif 2023 de la Province sud : "maîtrisé au plus juste".

On sait maintenant que le budget de la Nouvelle Calédonie ne sera pas adopté avant le 31 mars faute d'avoir trouvé les 15 milliards qui manquent à son équilibre, et donc que dès le 1er janvier le gouvernement fonctionnera par douzièmes, avant une éventuelle mise sous tutelle de l'Etat, la deuxième depuis 2021 et dans ce cas, seules les dépenses obligatoires seraient réglées. Une situation qui ne manque pas de susciter des inquiétudes au sein des autres collectivités et la province sud n'échappe à la règle. Ce budget primitif 2023, qui se monte à 66,3 milliards de francs est en augmentation de 5% par rapport à 2022, tout comme les prévisions de dotation de la Nouvelle Calédonie à 107 milliards contre 104 milliards l'an dernier. Mais pour autant le niveau d'épargne de la province suffit tout juste à couvrir les intérêts des emprunts, réduisant du même coup la marge de manœuvre de l'institution. Il faut donc faire des choix et la province a choisi de ne plus assumer que le strict périmètre de ses compétences, comme l'a précisé la présidente de la province Sonia Backès.
Un exemple de ce que la province ne veut plus faire : accorder au-delà de ce qui lui est imposé des crédits très importants à l'enseignement privé. Ainsi ce secteur se verra amputé de 700 millions en 2023, pour être réduit à ce que la province doit payer : 280 millions.
C'est donc au gouvernement qu'il appartiendra de régler la situation mais en attendant les 280 millions de la province sud devraient permettre à l'enseignement privé de passer le cap de la rentrée. On peut aussi retenir de ce budget l'investissement maintenu dans plusieurs secteurs. 2 milliards 700 millions seront consacrés au réseau routier avec notamment les travaux de l'échangeur de Païta Nord, 2,2 milliards à l'enseignement public et aux internats, 1,4 milliard pour le développement des communes ou encore 1 milliard pour le logement et l'action sociale. Sur l'ensemble de ce budget Calédonie ensemble s'est abstenu, tout comme l'éveil océanien et le groupe UC FLNKS.
Un budget primitif 2023 adopté à l'unanimité donc, mais la séance était aussi consacrée à plusieurs autres délibérations dont une a suscité un débat. La province sud va en effet créer un bureau de la province à Paris, notamment chargé d'accompagner ses étudiants. Une décision qui fait suite à un rapport de la chambre territoriale des comptes qui a alerté les 5 partenaires de l'association Maison de la Nouvelle Calédonie sur le caractère illégal de ce statut. Il fallait donc créer un GIP, un groupement d'intérêt public entre les cinq partenaires : le gouvernement, le congrès et les trois provinces. Sauf que l'un des partenaires, la province nord, s'y refuse pour l'instant.
Le bureau de la province sud à Paris sera donc géré par un responsable qui aura la charge d'accompagner les étudiants de la province sud, mais aussi de représenter l'institution auprès de ses partenaires de métropole et de l'union européenne, et de prospecter des investisseurs intéressés par des projets en province sud.