Bernard Pons est décédé
Bernard Pons est une figure emblématique des événements qu'a connus la Nouvelle-Calédonie dans les années 80 puisqu'il avait été nommé ministre des DOM-TOM par Jacques Chirac, après les législatives de mars 1986, dans le premier gouvernement de cohabitation alors que François Mitterrand était président de la République.
Médecin de formation, ce gaulliste historique, ancien résistant et engagé volontaire dans les FFI, a été constamment élu à l'Assemblée nationale pendant plus de trente ans et il a été plusieurs fois ministre sous Georges Pompidou et Jacques Chirac.
Quand il est nommé ministre des DOM-TOM, la Calédonie est en situation insurrectionnelle et Bernard Pons succède à Edgard Pisani qui avait été haut-commissaire puis ministre de la Nouvelle-Calédonie.
Et Bernard Pons a été très actif dans le dossier calédonien. Il a notamment mis en place le statut "Pons 1" qui transfère au territoire plusieurs compétences des régions et qui est marqué également par la création de l'ADRAF.
C'est également Bernard Pons qui organisera le référendum d'autodétermination de septembre 87, un référendum pour ou contre le maintien dans la France
Malgré le boycott du FLNKS, la participation est de 59% et le OUI au maintien dans la France atteint 98,3% des suffrages exprimés et 57,2% des inscrits avec un corps électoral, restreint déjà, à 3 ans de présence
Bernard Pons prépare alors le Statut Pons 2, mais les élections régionales qui ont lieu le jour du premier tour de l'élection présidentielle sont boycottées par le FLNKS.
Le 22 avril 88 c'est la prise d'otages d'Ouvéa qui se termine par l'opération Victor pour obtenir la libération des otages.
Outre les 4 gendarmes assassinés dans la brigade de Fayaoué, l'opération fait 19 morts chez les preneurs d'otages et 2 militaires sont tués mais tous les otages sont libérés sains et saufs. Bernard Pons a suivi toute l'opération en étant présent en Nouvelle-Calédonie.
En tant que ministre des DOM-TOM, il a souvent été interrogé dans les studios de Radio Rythme Bleu, comme ci-dessous en 1986
Bernard Pons était, aussi, une figure du RPR et de la famille gaulliste, un très proche de Jacques Chirac avant de rompre avec lui au début des années 2000.
Plusieurs personnalités ont réagi à son décès . Le président de la République, Emmanuel Macron, salue "un serviteur de la France et des Français aux multiples vies, toutes tournées vers le bien public"
Hommage également de l'ex-président Nicolas Sarkozy pour qui "la disparition de Bernard Pons marque la fin d'une époque. Celle des grands moments de compagnonnage, de la politique épique, du gaullisme triomphant".
Le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand salue la mémoire d'un homme "fidèle à une exigence de la politique et à une certaine idée de la France". Et la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse rend hommage à "un gaulliste historique".
Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, dit sa "tristesse", et rend hommage à son prédécesseur dont l'action, dit-il, "a permis d'encourager les investissements" dans les Outre-mer "pour accélérer leur développement".