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Accident mortel à Poindimié : 2 policiers calédoniens mis en examen pour homicide et blessures involontaires.

26 janvier 2022 à 20:47
Accident mortel à Poindimié : 2 policiers calédoniens mis en examen pour homicide et blessures involontaires.

Le drame s'est produit dans l'après-midi du 04 décembre vers 16h30 sur la RT3 à Poindimié. Les deux policiers, Stéphane Hnamuko, 46 ans, policier affecté au central radio de la police nationale, et son passager, le capitaine de police Marcel Waia, 54 ans, affecté aux renseignements généraux, n'étaient pas en service. A la suite d'une sortie de route dans un virage, leur véhicule a heurté de plein fouet un Duster qui circulait en sens inverse. Le choc a été d'une extrême violence. Et le bilan très lourd. Une femme de 66 ans est morte, et l’un des deux passagers, victime de très nombreuses fractures des jambes et du bassin dues à l'écrasement de la carrosserie, est temporairement paraplégique.

Le policier passager et propriétaire du véhicule, Marcel Waia, légèrement blessé, a été entendu sous le régime de la garde à vue par les gendarmes de la section de recherche peu de temps après l'accident, mais lundi c'est le policier conducteur, Stéphane Hnamuko, plus sérieusement atteint, qui a été entendu à son tour à la caserne Meunier à Nouméa à l'issue de son arrêt de travail. Confirmant les informations que radio rythme bleu vous révélait hier, le jour de l'accident, le parquet indique que ce policier avait un taux d'alcoolémie de 3 grammes 19 par litre de sang. Et son collègue un taux de 2 grammes.
Présenté au magistrat instructeur, le conducteur a été mis en examen des chefs d’homicide involontaire et blessures involontaires par conducteur aggravées par un état alcoolique et un défaut de maîtrise. Il encourt la peine de 7 ans d’emprisonnement.
Conformément à la demande du magistrat instructeur et aux réquisitions du parquet, le conducteur responsable de la collision a donc été placé en détention provisoire.


S’agissant du propriétaire du véhicule en cause, il a été mis en examen pour complicité du délit de conduite sous l’empire d’un état alcoolique, homicide involontaire et blessures involontaires sur la base d’une faute caractérisée exposant autrui à un risque de mort ou de blessures, en remettant les clés de son véhicule et en laissant conduire le conducteur alors qu’il avait connaissance de son état d’alcoolisation.
Il encourt pour ces faits une peine maximale de 5 ans d’emprisonnement.
Il a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire.


Dans un communiqué publié hier soir à la suite de cette décision, le procureur de la République estime « que cette affaire illustre toute la problématique de l’insécurité routière sur le territoire, qui justifie un traitement judiciaire suffisamment réactif et adapté. »


Yves Dupas rappelle que « le parquet veille à mettre en œuvre l’action publique de manière objective et impartiale, toujours soucieux de la manifestation de la vérité dans le suivi des procédures, et ce, quelle que soit l’origine ou la situation sociale des auteurs d’infractions. »


« Ces comportements individuels, conclut le procureur, totalement inacceptables ne doivent en aucun cas, venir ternir l’image de la police nationale et de ses personnels qui ont, je cite encore le procureur, mon total soutien dans la lutte contre la délinquance et l’insécurité en Nouvelle-Calédonie ».

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